Le Criollo est une race de petits chevaux originaire d'Amérique du Sud. Le criollo argentin, le
plus connu, est un petit cheval vif qui s'est fait une solide réputation en polo et lors de
randonnées au long cours. Comme beaucoup de chevaux dans les Amériques, le Criollo est
d'ascendance ibérique. Il descend notamment de Barbes et de Sorraias. Les Criollos sont les
descendants directs de ces chevaux importés par les colons lors de la conquête du Nouveau Monde,
qui se sont échappés pour retourner à l'état sauvage dans la pampa. Dès le XVIe siècle, ces animaux gagnent
l'Amérique du Sud et sont parfois capturés par les indiens. Ils héritent de leur vie sauvage une grande résistance. Durant quatre siècles,
le Criollo s'adapte aux plaines argentines et les gaúchos l'adoptent comme cheval de chasse et de travail. Ils deviennent des compagnons indispensables
pour le travail du bétail dans les haciendas. Une sélection inconsciente s'opère.
À la fin du XIXe siècle, l'introduction de nouvelles races de chevaux en Argentine, notamment du Pur Sang, menace l'existence de la race.
Un groupe d'éleveurs s'associe pour la sauvegarder et met en place une sélection génétique rigoureuse, en s'appuyant sur des tests
d'utilisation. Le Professeur Solanet et ses amis organisent l'élevage puis en 1918, le stud-book argentin de la race est établi.
En 1932, les éleveurs de la région brésilienne du Rio Grande do Sul créent à leur tour une association des éleveurs de chevaux Criollo,
dans le but de sélectionner la race. En 1941, le stud-book brésilien compte 1387 chevaux. Dans les années 1950,
la création de l'International Federation of Criollo Horse Breeders (FICCC) donne un nouveau souffle à la race et fédère les éleveurs des différents pays sud-américains.
Le standard de la race adopté par les association d’éleveurs de criollos en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Chili est : mésomorphe, entre 140 et 150 cm au garrot.
Torax de 1,70 à 1,86, proche de la terre. Tête large à la base et bout du nez fin. Encolure robuste, de longueur moyenne, garrot musclé et peu saillant. Croupe
large, carrée. Bonne ossature, large poitrail, grande masse musculaire. Généralement de trot et de galop, bien que certains soient de " paso ", résistant et adaptable à des conditions rigoureuses.
Prédominent les robes châtaigne, alezanes, baies, aubères et pies. Sont caractéristiques de la robe la ligne sombre le long de la colonne vertébrale, connues sous le nom de " raie de mulet " et les " zébrures " sur les jambes,
ici en Equateur appelées " mishimaqui " ou " patte de chat ".
Les aptitudes du Criollo ont été forgées par les pays dont il est originaire, à savoir l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil et le Paraguay et qui
ont en commun la culture de la Pampa dont le principal protagoniste est le gaucho ou " Paisano ".
Au Chili, on retrouve un cheval " cousin " du Criollo appelé " Cheval Chilien ". S'il est très semblable au Criollo de la Pampa, il présente néanmoins des particulités morphologiques et fonctionnelles qui ont été
conditionnées par un mode d'élevage et une sélection pour un travail différent, sur des surfaces plus réduites et souvent montagneuses.
Le Cheval Chilien est très recherché aujourd'hui afin d'améliorer encore d'avantage la docilité et l'agilité des Criollos originaires de la Pampa.
Ainsi, dans ses pays d’origine, le Criollo est un cheval de travail. Il est utilisé pour travailler en extérieur et accompagner son cavalier (le gaucho en Argentine, en Uruguay
et au sud du Brésil) dans toutes les tâches du quotidien au sein d'une estancia (les fermes en Amérique du Sud), dans ses déplacements, l'encadrement et le trie du bétail.
Traditionnellement et historiquement, il a été sélectionné et est désormais reconnu pour son sens du bétail, sa grande agilité, sa résistance et sa rusticité.
Il est ainsi capable de travailler des journées entières et de parcourir des distances considérables afin de répondre aux exigences du travail avec le bétail dans des estancias qui
s'étendent sur des centaines voire des milliers d'hectares en se nourrissant tout simplement de l'herbe trouvée en chemin... Cette résistance a été forgée grâce aux méthodes d’élevage extensif
utilisées dans la région de la Pampa, où les chevaux évoluent en liberté et en parfaite autonomie avant d’être débourrés et utilisés pour le travail.